Un Accident Vasculaire Cérébral, appelé dans le langage courant AVC, est aujourd’hui, une des principales causes de mortalité en France et reste la première cause de handicap acquis de l’adulte. Il est provoqué par un arrêt brutal de la circulation sanguine au niveau du cerveau. La connaissance des symptômes évocateurs et une prise en charge précoce permettent de diminuer fortement les lésions cérébrales et donc les séquelles.

Définition et symptômes d’un Accident Vasculaire Cérébral (AVC)

Qu’est-ce que c’est ?

avcUn Accident Vasculaire Cérébral (AVC ou « attaque cérébrale ») est causé par un arrêt brutal de la circulation sanguine dans le cerveau. L’oxygène et les nutriments transportés par le sang n’arrivent plus jusqu’aux cellules du cerveau qui en ont besoin pour fonctionner normalement. Les cellules meurent et ne se renouvellent quasiment pas, entraînant des pertes fonctionnelles plus ou moins importantes. La gravité de l’AVC dépend de sa localisation et du nombre de zones cérébrales concernées.

À savoir ! Le cerveau représente 1/40ème du poids total d’un adulte, et pourtant, il accapare ¼ du volume de sang propulsé par le cœur dans l’organisme. Il a, en effet, besoin de beaucoup d’énergie pour fonctionner.

Il existe deux types d’AVC :

  • L’AVC ischémique, ou infarctus cérébral : l’arrêt de la circulation sanguine est dû à un caillot de sang (thrombose) qui bouche une artère en direction ou à l’intérieur du cerveau (plus de 4 cas sur 5). L’athérosclérose et certaines pathologies cardiaques sont souvent à l’origine de ce type d’AVC.
  • L’AVC hémorragique : l’arrêt de la circulation est dû à l’éclatement d’une artère cérébrale provoquant une hémorragie dans le cerveau (moins de 1 cas sur 5). La principale cause est l’hypertension artérielle.

À savoir ! L’athérosclérose ne doit pas être confondue avec l’artériosclérose. L’athérosclérose est une artériosclérose qui touche les artères de gros calibre et qui s’accompagne de plaques d’athérome.

En France, environ 130 000 nouveaux cas d’AVC sont rapportés chaque année, avec 15 à 20 % de décès au terme du premier mois. L’AVC et les maladies cardio-vasculaires sont l’une des principales causes de mortalité dans les pays occidentaux. En France, l’AVC est la seconde cause de décès chez la femme et la troisième chez l’homme. Avec plus de 250 000 patients présentant des séquelles lourdes et 30 à 45 % de risque de récidive à 5 ans, les AVC restent la première cause de handicap acquis de l’adulte et la deuxième de démence après l’Alzheimer.

L’âge moyen de survenue d’un AVC est estimé autour des 74 ans. 25% de la totalité des AVC concerne les moins de 65 ans.

La survenue d’un accident vasculaire cérébral est favorisée par la présence de divers facteurs de risque connus. Ils sont souvent associés à un mode de vie sur lesquels on peut agir :

  1. L’hypertension artériellec’est le facteur de risque le plus important ;
  2. L’hypercholestérolémie;
  3. Le tabagisme ;
  4. L’obésité et le surpoids ;
  5. Une mauvaise alimentation ;
  6. La sédentarité ;
  7. Un stress chronique ;
  8. L’excès d’alcool.

L’âge (les plus de 65 ans ont un risque plus élevé), les antécédents personnels et familiaux (AIT ou AVCInfarctus du myocarde) ainsi que la présence de certains troubles, migraineapnée du sommeilnombre élevé de globules rouges dans le sang ou polyglobulie, diabètetroubles cardiaques sont aussi à prendre en compte.

Quels symptômes ?

Les symptômes d’un AVC surviennent brusquement et sont dépendants de la zone du cerveau atteinte et de l’étendue de la lésion.

Leur intensité peut être, d’emblée importante ou s’intensifier en quelques minutes voire quelques heures. Les symptômes peuvent aussi survenir pendant le sommeil.

Les signes suivants sont caractéristiques d’un AVC :

  • Perte soudaine de l’équilibre, trouble de la coordination des membres, difficulté à se déplacer ;
  • Faiblesse musculaire ou paralysie du visage, d’un bras, d’une jambe ou d’un côté du corps ;
  • Engourdissement ou perte de sensibilité d’un membre (ou plusieurs) ou du visage ;
  • Difficulté à s’exprimer soit en raison d’une difficulté à trouver ses mots, soit en raison d’une difficulté à articuler (dysarthrie) ou à comprendre (aphasie) ;
  • Perte de la vue (cécité), vision dédoublée (diplopie), vision trouble d’un seul œil ;
  • Troubles de la vigilance, voire coma ;
  • Maux de tête intenses, accompagnés parfois de vomissements.

A noter ! un AVC peut être transitoire, c’est un accident ischémique transitoire ou AIT. Même si les signes évocateurs de l’affection s’estompent spontanément, elle reste une urgence vitale puisqu’il existe un risque élevé de récidive dans les 24 heures.

Que faire face à une suspicion d’AVC ?
Appelez le 15 ou le 112 (numéro d’urgence européen) depuis un téléphone fixe ou un téléphone portable (même bloqué ou sans crédit). Suivre les instructions données par la personne au téléphone.

Il est capital de savoir reconnaître les signes évocateurs d’un AVC ou d’un AIT afin d’agir le plus rapidement impossible. Une intervention médicale rapide, dans les 3h, permet un diagnostic précoce, et donc une prise en charge rapide, adaptée et efficace. La mortalité peut ainsi être réduite de 30 %. Les dommages sont souvent irréversibles lorsque la prise en charge arrive plus de 7h après la survenue d’un AVC.

Compte tenu de l’urgence médicale que représente un AVC et dans le but de sensibiliser le grand public à l’importance de la réaction à avoir face à un AVC, l’American Stroke Association a mis en place une campagne de sensibilisation appelée « Stroke heroes act FAST» (les héros de l’AVC agissent vite) :

Stroke heroes act FAST

  • Face (visage) – Le visage paraît inhabituel ?
    Demandez à la personne de sourire. Le sourire de la personne est-il asymétrique ?
  • Arm (bras) – L’un des bras reste pendant ?
    Demandez à la personne de lever les deux bras. Un bras retombe-t-il vers le bas ?
  • Speech (parole) – La personne parle bizarrement ? Elle est incapable de parler ou difficile à comprendre ?
    Demandez à la personne de répéter une phrase simple, comme « Le ciel est bleu ». Répète-elle la phrase correctement ?
  • Time (temps d’appeler le 15 ou 112) – vous observez l’un des symptômes, même si ces symptômes disparaissent, appelez immédiatement les secours et amener la personne directement à l’hôpital, notez également l’heure exacte d’apparition de ces signes.

Il est impératif de mémoriser ces 4 termes et les actions qui en découlent. Ils vous permettront peut-être de sauver la vie de la personne en face de vous.

Diagnostic et traitement d’un Accident Vasculaire Cérébral (AVC)

Quel diagnostic ?

test sanguinToute suspicion d’AVC est une urgence médicaleLa prise en charge et les traitements sont d’autant plus efficaces s’ils sont précoces.

Un examen d’imagerie est réalisé afin de trouver la cause de l’AVC. Cet examen confirmera ou non le diagnostic de l’AVC et précisera s’il est ischémique ou hémorragique. Il déterminera la cause afin de proposer des traitements adaptés au patient. Le scanner est le plus souvent utilisé.

Toute suspicion d’AVC est une urgence médicale. La prise en charge et les traitements sont d’autant plus efficaces s’ils sont précoces.

Un examen d’imagerie est réalisé afin de trouver la cause de l’AVC. Cet examen confirmera ou non le diagnostic de l’AVC et précisera s’il est ischémique ou hémorragique. Il déterminera la cause afin de proposer des traitements adaptés au patient. Le scanner est le plus souvent utilisé.

Pour les AVC ischémiques :

  • Un bilan sanguin: pour permettre la recherche de facteurs de risque d’athérosclérose comme l’hypertension, le diabète ou l’hypercholestérolémie ;
  • Des examens d’imagerie (ex : échodoppler) permettent de visualiser l’origine du caillot ;
  • Un électrocardiogramme pour la recherche de troubles du rythme.

Pour les AVC d’origine hémorragique une IRM et une artériographie permettent de visualiser un éventuel anévrisme (malformation artérielle).

À savoir ! Une artériographie est un examen radiologique permettant de visualiser une artère et les éventuelles anomalies d’irrigation de son territoire.

Quel traitement ?

Le traitement dépend du type d’AVC. Quel que soit le diagnostic, il faut agir très rapidement.

Si l’AVC est ischémique, le médecin peut essayer de dissoudre le caillot en administrant un médicament dans la circulation (thrombolyse). Des anticoagulants permettant de fluidifier le sang et prévenir la formation d’autres caillots sanguins peuvent être prescrits pour éviter les récidives.

Si l’AVC est hémorragique, le médecin prescrit des médicaments pour baisser la tension artérielle (antihypertenseurs). Puis un chirurgien opère et retire le sang accumulé dans le cerveau.

Le traitement des potentielles séquelles débute le plus précocement possible afin de rétablir l’autonomie et d’éviter des complications supplémentaires. Ainsi, la rééducation débute généralement dès l’hôpital, puis se prolonge à domicile. Elle est très variable selon les cas, allant d’un handicap léger à une perte totale d’autonomie et dépend beaucoup du territoire touché.

Les facteurs de risques cardiovasculaires sont également pris en charge dans le but d’éviter un nouvel accident vasculaire cérébral ou la survenue d’autres maladies cardiovasculaires :

  • Un traitement antihypertenseur. L’objectif est d’obtenir une pression artérielle inférieure à 140/90 mmHg ;
  • Un traitement hypocholestérolémiant à base de statines. L’objectif est d’obtenir un LDL-cholestérol inférieur à 2,6 mmol/L ;
  • Un traitement antidiabétique. L’objectif thérapeutique est d’obtenir une hémoglobine glyquée inférieure ou égale à 7% ;
  • Un sevrage tabagique ;
  • Une réduction, voire un arrêt, de la consommation d’alcool est recommandée ;
  • Une diminution du poids en cas de surpoids ou obésité ;
  • Un traitement anticoagulant.

Les séquelles peuvent être plus ou moins lourdes :

  1. Une paralysie ou faiblesse d’une partie du corps, jusqu’à l’hémiplégie ;
  2. Une difficulté à parler, à écrire ou des pertes de mémoire, jusqu’à l’aphasie (perturbation de l’expression et de la compréhension du langage parlé et écrit) ;
  3. Des troubles de la vision ;
  4. Une dépression ;
  5. Une fatigue ou somnolence ;
  6. Des crises d’épilepsie ;
  7. Une hémiplégie.

À savoir ! L’hémiplégie est la paralysie partielle ou totale de la moitié gauche ou droite du corps. On distingue deux types d’hémiplégie : spasmodique (muscles raides) ou flasque (muscles mous).

Des séances chez le kinésithérapeute ou l’orthophoniste peuvent aider à diminuer les séquelles. L’accompagnement psychologique est aussi très important dans le processus de rééducation qui peut être plus ou moins difficile à accepter.

Le suivi régulier d’une personne ayant été victime d’un AVC est primordial. Le risque de survenue d’un nouvel AVC ou d’un accident vasculaire localisé tel que l’infarctus du myocarde est plus fréquent que dans la population générale. Comme pour le traitement, l’importance de ce risque et les mesures à mettre en œuvre pour prévenir les récidives dépendent de la cause du premier accident, d’où l’importance d’un bilan diagnostique initial précis.

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